Body Worlds, le mariage posthume entre l’art et l’anatomie

Bouffard C & M Bouffard (2008), «Body Worlds, le mariage posthume entre l’art et l’anatomie»: 89-114, in P. Paul & R. Gagnayre (eds.), Le rôle de l’art dans les éducations à la santé, Series Interfaces et transdisciplinarités, Paris: L’Harmattan. 

Depuis 1995, le plus souvent par l’intermédiaire des institutions muséales, plus de 20 millions de personnes à travers le monde ont visité les expositions Body Worlds. Traitant de l'anatomie et du fonctionnement du corps humain, ces expositions offrent au regard des visiteur(euse)s plus de 200 spécimens plastinés. Parmi ceux-ci, on dénombre une vingtaine de corps humains complets. La plastination, mise au point par le médecin anatomiste Gunther von Hagens1, permettrait de conserver des cadavres pendant plus de 4 000 ans sans qu’ils ne dégagent d’odeur, ne se détériorent ou ne perdent leurs couleurs originelles (Walter, 2004). Cette technique permet à l’anatomiste de découper, de sculpter et d’exposer, des cadavres entiers ou fractionnés, dans des attitudes artistiques, symboliques ou suggérant qu’ils sont vivants.

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